« L’autre côté du soleil » : postérité des utopies féministes en littératures contemporaines de l’imaginaire (1969-2019)

Les littératures de l’imaginaire (science-fiction, utopies, etc.) forment une catégorie souvent négligée de l’histoire littéraire contemporaine, coincée entre sa spécificité poétique et éditoriale et son appartenance légitime à une littérature générale. L’objectif de ce travail sera de les aborder sous le prisme du genre pour en dessiner une trajectoire originale. Les mouvement intellectuels et militants, notamment féministes, des années septante ont en effet fait émerger dans ce champ des interrogations sur la représentation des femmes et sur l’auctorialité féminine qui ont radicalement modifié le paysage littéraire d’abord anglo-saxon puis francophone, en suscitant de grandes utopies dites critiques ou féministes. Marginales durant les années huitante et nonante puis substantielles au XXIe siècle, les retombées de ce changement de paradigme participent à un renouveau dans le champ science-fictionnel qui intègre le genre comme paramètre esthétique et narratif, ainsi qu’une réaction littéraire parfois hostile. Il s’agira avant tout de savoir si le domaine de l’imaginaire francophone a résolument pris acte du virage féminin/féministe ou s’il se garde prudemment à distance des questions de genre, tant diégétiquement qu’auctorialement, en y cédant le minimum de terrain possible. La thèse à venir se saisira de ces enjeux en privilégiant une approche pluridisciplinaire, mobilisant des outils thématiques, poétiques, esthétiques et sociologiques.