Titre

Manières de lire les textes dramatiques. Métacritique, historiographie, théorie (XIXe-XXIe siècles)

Auteur Romain BIONDA
Directeur /trice Danielle Chaperon
Co-directeur(s) /trice(s)
Résumé de la thèse

Comment lisons-nous les textes dramatiques ? Pour fournir des éléments de réponse, ce travail assemble et analyse un corpus de commentaires écrits par des universitaires francophones entre 1880 et 2020 à propos de textes dramatiques et théâtraux variés (d’Euripide à Angélica Liddell). Cette enquête est métacritique et historiographique : elle prête attention aux présupposés théoriques des commentaires étudiés, aux débats critiques dans lesquels ils s’inscrivent et plus encore s’élaborent, aux organisations disciplinaires qui les déterminent en partie, à leurs visées argumentatives propres, mais aussi aux états du théâtre et de la littérature commentés et contemporains du commentaire. Afin de cerner au mieux les éventuelles spécificités de ce corpus, certaines observations sont mises en perspective : d’une part avec la situation dans certains pays non francophones, d’autre part avec la critique non universitaire. Sur la base de ces observations – en particulier celles ayant trait aux mécanismes interprétatifs activés et à l’imagination « scénique » des critiques – et des nombreuses mises au point théoriques auxquelles l’enquête donne lieu, le travail se poursuit par un exercice de théorisation. Il s’agit de réfléchir aux diverses manières de lire le théâtre et d’identifier leurs enjeux herméneutiques et didactiques – dans une attention à divers phénomènes intermédiaux ou transmédiaux déterminants –, afin d’encourager leur prise en compte dans la réflexion actuelle sur l’appréhension des fictions dramatiques et théâtrales.

L’une des hypothèses explorées par ce travail est qu’il existe en France (notamment) un discours de fond sur la lecture des textes de théâtre (et des textes dramatiques pouvant être lus comme tels) qui se standardise à la fin du XIXe siècle et qui participe à la fédération d’une communauté interprétative à l’université : celle des spécialistes de théâtre (qui sont historiennes et historiens, linguistes, philosophes, etc.). Ce discours de fond consiste à estimer que la lecture littéraire des textes de théâtre est insuffisante et à encourager une manière de lire reconnue comme étant mieux adaptée – appelée lecture scénique dans ce travail –, au gré de divers arguments critiques, historiens et théoriques dont certains deviennent de véritables topoï. Ceux ci sont (ré)interrogés dans ces pages à la lumière des développements les plus récents dans des domaines peu mobilisés pour l’étude des textes de théâtre – à savoir les théories de la lecture, les théories de la fiction, la narratologie transmédiale, l’esthétique dite « générale », l’histoire de l’édition, etc. –, sans oublier les acquis propres à l’étude des relations entre les textes et les scènes depuis le XIXe siècle, aux théories de la représentation théâtrale, à la sémiologie, etc. Ce travail aboutit à plusieurs propositions théoriques, pensées notamment pour faciliter un dialogue interdisciplinaire parfois difficile : il organise les réponses données à certaines questions importantes par des critiques et par des théoriciennes et théoriciens et signale quelques pistes utiles à des recherches ultérieures.

Statut terminé
Délai administratif de soutenance de thèse 2021
URL https://applicationspub.unil.ch/interpub/noauth/php/Un/UnPers.php?PerNum=1050146
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