Information détaillée concernant le cours
Titre | La traduction de théâtre comme art de l’interprétation |
Dates | 23 mai 2024 |
Lang | Activité en français |
Organisateur(s)/trice(s) | Pre. Susan Pickford, UNIGE Kathinka Salzmann, UNIGE |
Intervenant-e-s | Dre Julie Vatain-Corfdir, MdC Sorbonne université Jean-Pierre Richard, traducteur littéraire Vanessa Amaral, metteuse en scène |
Description | Dès la parution de son important ouvrage théorique Traduire la lettre vive en 2012, Julie Vatain a insisté sur la spécificité de la traduction pour le théâtre, qui nécessite selon elle des outils différents de ceux mobilisés traditionnellement en traduction littéraire. Sa proposition audacieuse suppose en effet l'existence d'une essence de l'écriture dramatique, dont elle explore les caractéristiques et les contraintes avec précision: rythme (en tant qu'«organisation du sens par le souffle, et donc par le corps»); structure sonore (à savoir la «disposition des phonèmes dans la phrase et leur déploiement dans la temporalité»); prosodie; intonation; accentuation; silences; etc. Dans le sillage de ces analyses, la matinée de cette journée d'études fera dialoguer Julie Vatain, traductrice de Thornton Wilder, et Jean-Pierre Richard, traducteur de Suzan-Lori Parks (entre autres), autour de la question de la traduction du théâtre comme art de l'interprétation, puisque «la traduction littéraire ne saurait être que performative: elle est performance du texte-événement .» En ce sens, la traduction du théâtre ne représenterait qu'une «étape de l'importation théâtrale, s'inscri[vant] dans le processus d'incarnation du texte dramatique, auquel elle prête un nouveau corps de mots, avant que les acteurs ne lui donnent souffle .»
La deuxième partie de la journée d'études proposera aux doctorant.e.s. de prendre part à un atelier pratique de traduction sur la base d'extraits de la pièce Topdog/Underdog (prix Pulitzer 2002), de la dramaturge africaine-américaine Suzan-Lori Parks. Au cours de cet après-midi centré sur la pratique, il s'agira avant tout de s'attaquer concrètement, avec l'aide des enseignant.e.s invité.e.s, aux nombreux défis posés par la traduction de la pièce, afin de permettre aux participant.e.s de chercher à résoudre certains problèmes de manière collective. En effet, comment rendre au mieux les multiples registres langagiers de Topdog/Underdog (liés à l'usage de l'Ebonics autant qu'à la créativité de Parks) ?; comment traduire les nombreuses insultes de la pièce, tout en évitant de tomber dans une vulgarité dont la version originale ne relève pas ?; comment faire résonner la question du racisme – propre au contexte américain et à son passé esclavagiste – aux oreilles d'un public francophone ?; peut-on établir des parallèles entre ces deux cultures, et si oui, en quoi seraient-ils utiles à la traduction des extraits de la pièce sélectionnés ?
Autant d'arènes de réflexion que cet atelier visera à investiguer, gardant toujours en tête l'idée que la traduction, quelle qu'elle soit, est perpétuellement à refaire, selon le fameux précepte de Vitez, pour qui en effet « Il faut rejouer, toujours rejouer, reprendre et tout retraduire».
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Programme | Unige, Salle Colladon (Rue Jean-Daniel Colladon 2, 1205 Genève)
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Lieu |
UNIGE, Salle Colladon (Rue Jean-Daniel Colladon 2, 1205 Genève) |
Information | |
Places | 20 |
Délai d'inscription | 21.05.2024 |